• Corsica

     

     

     

    Initialement, nous avions sollicité Vanina Pieri, présidente de l'Agence du Tourisme de la Corse (ATC). Mais elle a décliné notre offre, arguant que les précédents débats publiés dans Corsica mettaient en scène des élus et qu'elle entendait être traité de la même manière, autrement dit être confrontée à un élu. Il nous semblait pourtant opportun de comparer la vision de l'élu à celle d'un acteur majeur de ce segment économique, en l'occurrence François Ollandini, auteur par surcroit d'un livre de réflexion sur le tourisme. Ce sont donc François Ollandini et César Filippi, lui aussi a planché sur les conditions de l'activité touristique et nous nous étions promis de lui donner la parole tôt ou tard, qui apportent leur contribution à un débat qui se veut plus constructif que polémique. Quitte à mettre les pieds dans le plat ! Cela va de soi.

     
     

    -Quel tourisme pour la Corse ? Chaque année depuis un demi-siècle la question est posée le plus sérieusement du monde. Pourquoi ? 

    César Filippi 
    Je vais devoir me répéter mais c'est pour la bonne cause. Si c'est un responsable politique ou institutionnel qui se pose encore aujourd'hui cette question il faut qu'il aille consulter au plus vite... Si c'est une personne qui ne connaît pas le dossier et qui observe ce qui se passe en Corse dans ce domaine il est en droit de se la poser ! Faute d'avoir pu ou voulu choisir le tourisme qu'ils souhaitent développer en Corse, tous les Corses qu'ils soient professionnels ou simples citoyens subissent le tourisme. Le document du Cercle des Grandes Maisons Corses (CGMC) valide malheureusement cette très inquiétante dérive ! Sur les 514 582 lits déclarés de l'offre totale Corse 392 444 proviennent des résidences secondaires... 76 % de l'offre touristique est para-commerciale avec des conséquences désastreuses pour la société dûment établie et le tissu économique et social Corse. 

    Francois Ollandini 
    Toujours poser la même question et ne jamais y répondre, c'est bien notre particularité. Depuis cinquante ans, quand il s'agit du tourisme, nous en restons au niveau de la « querelle », sans jamais rechercher la « satisfaction ». Querelle continuelle, jamais satisfaite, ayant depuis longtemps virée à la guerre interne. 
    Et pourtant, la « satisfaction querelleuse », c'est la satisfaction recherchée et trouvée à travers et malgré la querelle, le signe pour Raymond Aron d'une société démocratique. Nous ne sommes donc pas une société démocratique. Nous ne sommes, pour le tourisme du moins, qu'une société bloquée, refermée sur elle-même, avec l'ennemi à l'intérieur. D'où cette sempiternelle question qui restera sempiternellement sans réponse, sauf volonté politique. 

    Cette question, à quoi il faut ajouter la mise en garde contre un « tout tourisme » auquel personne ne songe, constitue en soi un frein. Au fond, souhaite-t-on vraiment une Corse touristique ? 

    César Filippi 
    Permettez-moi de douter sur le fait que personne ne songe en Corse à aller vers le tout tourisme... Certes, personne ne va le revendiquer ouvertement. Mais posez donc la question les yeux dans les yeux aux professionnels des transports de passagers et à la grande distribution... Le véritable problème vient du fait que la société Corse, dans toutes ses composantes, politique, institutionnelle, associative, individuelle veut se protéger du « tout tourisme » et n'arrive pas à se mettre d'accord sur une planification du développement. Ce faisant, elle fait le lit du tout tourisme !!! C'est la confusion actuelle, on rejette toute tentative de structuration le PADDUC (à juste titre pour le précédent) les PLU. Mais la pression dynamique est là, bien présente. Et la nature ayant horreur du vide c'est l'anarchie totale. On fait n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment ! Et surtout de la résidence secondaire et du mobil-home !!! Le plus court chemin vers le « tout tourisme » c'est l'absence de planification. Aggravé par le manque d'outils, d'infrastructures lourdes, d'une véritable politique des transports, de financements et de fiscalité adaptés à la réalité d'exploitation. Le document de la CGMC en fait l'éclatante démonstration ! Les Corses et en particulier ceux qui considèrent encore le tourisme comme « un mal nécessaire »... Vont devoir dire s'ils veulent un développement touristique et lequel... ? Car la démonstration est désormais faite : le silence ou le refus de choisir est un remède qui est pire que le mal ! 

    François Ollandini 
    Collectivement non. Dans notre jeu économique, nous avons une carte principale : « l'atouttourisme ». Mais cette carte, collectivement, nous ne voulons pas la jouer. Et voila donc que, par manque de volonté collective, « l'atout tourisme » se mue naturellement en « touttourisme », celui que nous ne voulons pas, et alors même que, par ailleurs, nous n'avons rien trouvé d'autre pour alimenter notre machine économique. 
    Le « tout tourisme », c'est cela : des touristes qui débarquent chez nous, sans rien nous demander, et nous faisons, pour les recevoir, tant au niveau public que privé, ce que nous pouvons, c'est-à-dire très peu, bien peu, trop peu. Notre tourisme est bien un tourisme du « malgré-nous ». 

    Quel doit être le rôle de l'élu, des élus ? 

    César Filippi 
    Le rôle des élus dans ce domaine est primordial à deux niveaux : 
    • l'initiative de la concertation 
    • le courage politique de la décision. Le document du CGMC que nous avons remis et abondamment commenté aux élus majoritaires de l'Assemblée de Corse et au plus haut niveau de l'état va servir de test. Ce document a été encensé aussi bien sur le constat que sur les propositions par les deux entités pourtant de sensibilité politique opposées... Nous attendons de voir ce qui sera finalement retenu et mis en pratique et ce qui prévaudra, l'intérêt politicien ou l'intérêt de la Corse... ? 
    Mais soyons honnêtes, l'équation sur le terrain n'est pas simple à résoudre. En effet : la montagne dans la mer, la superposition des lois montagne et littoral, le manque d'infrastructures lourdes, la réalité d'un foncier morcelé, les pressions spéculatives... les communes seules ne peuvent assumer tout cela ! Une adaptation législative dans le cadre expérimental et réglementaire est dans les compétences de l'Assemblée de Corse. Si une adaptation législative est nécessaire pour sortir de cette impasse il faut la rendre possible en verrouillant le dispositif par un vote au seuil incontournable des 2/3 des élus. La Corse doit pouvoir choisir et garder la maîtrise de son développement touristique. 

    François Ollandini 
    Le tourisme voulu donc intégré donc maîtrisé, le tourisme « pour nous », c'est trois choses, ensemble, insécables. La volonté politique + le dynamisme des professionnels + l'adhésion de la population. 
    La volonté politique, et elle seule, doit montrer le chemin, fixer les cadres, convaincre, faire et faire faire, dynamiser, croire et faire croire que le tourisme, pour nous, c'est notre richesse et nos emplois. 
    Si la volonté politique manque, et c'est notre cas, le dynamisme professionnel se mue en corporatisme. Et l'adhésion de la population se fait molle, voire indifférente, voire hostile. 

    Au fait, quel tourisme pour la Corse ? 

    César Filippi 
    Je persiste et signe en écartant le tourisme de masse et « l'édifiant » mauvais exemple de la Costa Brava. Les chiffres officiels de ces dernières années en Corse confortent ce point de vue. En effet la population touristique ne cesse d'augmenter d'année en année alors que la consommation suit la courbe inverse !!! En contrepartie les chiffres du chômage et la pression foncière sont en forte hausse... cherchez l'erreur ! Et surtout l'intérêt de la grande majorité des Corses dans tout cela... 
    Le concept d'un développement touristique réussi n'est pas unique, il est multiple ! L'essentiel est de le planifier intelligemment, de le répartir géographiquement en l'ouvrant à toutes les catégories sociales et à toutes les formes de tourisme : tourisme à forte valeur ajoutée,tourisme vert, tourisme social. 

    François Ollandini 
    Quantité et qualité. Les deux, ensemble, insécables. Quantité des nuitées touristiques. Il la faut et nous l'avons. Sans elle, pas d'économie. Qualité de l'offre touristique. Il la faut et nous ne l'avons pas. (Voir questions suivantes). Elle concerne la qualité du séjour de nos touristes. Et elle dépend entièrement de nous. Alors : Au travail ! Tous sur le pont ! 

    L'« étalement » de la saison, on n'y arrive pas. En tout cas pas tout à fait. Pourquoi ?

    César Filippi 
    Vous ne pouvez étirer une matière qui n'est pas extensible ! Je pense que l'on n'étale pas une saison, on travaille sur la promotion d'autres saisons ! Il faut s'employer à attirer en Corse une clientèle en dehors de la saison classique (15 juin - 15 septembre). La Corse a en effet le potentiel pour faire rêver une clientèle en offrant d'autres plaisirs qu'une température à 28° et de l'eau de mer à 23°. 
    Pendant la présentation du document un ministre incrédule m'a posé la question : « Mais que peut-on pratiquer comme activité en Corse hors saison ? » Je lui ai tout simplement retourné la question : « Monsieur le ministre citez-moi une activité que l'on ne pourrait pas pratiquer en Corse ? » Il a été bien embarrassé pour me répondre... À nous d'installer des concepts aboutis et surtout d'aller au bout de la démarche. C'est la raison pour laquelle le CGMC a demandé que le projet d'annualisation du temps de travail ne se limite pas aux hébergements mais prenne en compte toutes les activités périphériques du tourisme. On ébauche des concepts novateurs qui ne sont pas aboutis, très souvent faute de moyens. Et surtout, pitié, arrêtons de parler « d'allonger la saison ». Le slogan du Cercle des grandes maisons corses donne d'ailleurs un ton nouveau : « En Corse, le plaisir n'a pas de saison ». 
    L'éventail des activités possibles est très large, la nature est magnifique, le climat est doux dix mois de l'année, à courte distance des capitales européennes !!! pour peu qu'elles puissent y accéder... 

    François Ollandini 
    Les clientèles qui étalent le plus sont aussi les moins nombreuses et il en est ainsi depuis plusieurs dizaines d'années. Quelles sont ces clientèles ? Les séjours de moins de 8 jours : ils représentent seulement 12 %. Les séjours en hôtel (seulement 10 %). Les clients d'Europe du Nord (14 %). L'avion de l'étranger (6 %). La vente à forfait (12 %). La résidence secondaire (12 %). Nous savons tout cela depuis 1990. Qu'a-t-on fait depuis ? Rien. Rien n'a bougé. Toujours ces pourcentages navrants ! Toujours cette même concentration dans le temps. 
    Sauf que, dans le transport maritime, Corsica Ferries, compagnie pourtant politiquement si décriée, avec sa multiplication des liaisons bord à bord depuis plus de 10 ans, a certainement permis de faire reculer l'indice de la concentration juillet/août de 63 % en 2000 à 50 % en 2010. Merci Corsica-Ferries ! 

    La clientèle de la Corse est toujours franco-française à près de 70 %. Explications ? 

    César Filippi 
    La clientèle française est très nombreuse et fidèle mais malheureusement sur un segment très court... Si demain l'ATC cessait toute promotion sur le territoire national cela aurait peu d'incidence sur la fréquentation. C'est en Europe qu'il faut axer l'essentiel du travail de promotion. Pour l'instant les budgets ne le permettent pas. Mais sur une île pas de tourismesérieux sans transports adaptés. Nous sommes pratiquement absents des trois grands courants de trafic aérien : l'Angleterre, la Suisse et l'Allemagne... Aujourd'hui les pratiques ont changées. Les touristes partent plus souvent pour des séjours plus courts. Et donc par conséquence le facteur temps (durée) est un facteur déterminant en matière de transport. Dans les années à venir l'aérien jouera en Corse un rôle déterminant. Le marché mondial dutourisme offre aujourd'hui la possibilité de choisir sa destination la veille et partir le lendemain... Faites donc l'essai pour venir en Corse ! Et si par miracle vous arrivez à trouver une place, à quel prix sera-t-elle ?.. 
    La Corse n'existe pas encore sur le marché mondial du tourisme 

    François Ollandini 
    C'est la simple conséquence touristique de nos actions politiques. Quand la classe politique, chaque année, met 70 % de l'enveloppe dite de la « continuité territoriale » - soit cent trente millions d'euros par an - pour transporter uniquement des touristes français, de juin à septembre, à partir de Paris/Marseille et Nice, comment voulez-vous avoir autre chose que des touristes - non pas européens - mais français, et qui plus est, pour un tourisme - non pas balnéaire - mais estival ? 
    Le comique de l'histoire : cela se fait, non pas au nom du tourisme, vilipendé, mais au nom du service public, sacralisé. Sans même se rendre compte que ce « public » sacralisé, ce ne sont que des « touristes » vilipendés. Et le comique du comique vaut tous les Labiche et tous les Feydeau : ces hommes, politiques ou non, qui sont, à la fois, pour le service dit public et contre le tourisme. L'oxymore parfait.

     
     

    -Comme toutes les régions touristiques, comme tous les pays, la Corse veut le meilleur et surtout pas le pire. Existe-t-il une recette ? 

    César Filippi 
    Je pense que chaque région, chaque pays a sa propre recette. Il nous appartient d'observer avec beaucoup d'objectivité les réussites et les échecs des pays qui se sont fortement impliqués dans leur développement touristique afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs. En Corse nous avons fait très fort ! Nous saturons en fréquentation avec de très faibles profits... Je vous renvoie au document du Cercle, je pense qu'il contient d'excellentes bases constructives. 

    François Ollandini 
    Qui ne veut pas le pire a le pire. Nous ne voulons pas le pire et nous avons donc le pire, c'est-à-dire la dispersion touristique dans l'espace (plus de quinze stations : n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment) et la concentration dans le temps (l'été). L'inverse de ce qu'il faut. 
    Qui veut et fait le meilleur évite le pire. Qui tire vers le haut anoblit le bas. Exemples ? Vins de table et vins de coupage corses dont personne ne parle parce que les A.O.C. des vins corses existent, puissamment. Chansonnette devenue supportable depuis que la polyphonie corse est inscrite au patrimoine de l'humanité. Et encore, la chansonnette corse n'était-elle pas déjà tirée vers le haut par le grand Tino ? Voir O Ciucciarella, ce pur chef-d'oeuvre. Quant aux musées, un effort remarquable a été fait, avec de grands conservateurs. 
    Faisons, pour le tourisme, ce que nous avons su faire pour les vins de Corse et pour la polyphonie en Corse, et pour les musées de Corse. Investissements, labels, A.O.C., charme, luxe, authenticité, étoiles*, patrimonial. Tout ce qui tire vers le haut. Les locomotives touristiques entraîneront le reste du tourisme, lui aussi, vers le haut. 
    Ce n'est donc pas d'un autre tourisme dont nous avons besoin, comme si celui que nous avons ne valait rien. C'est d'un tourisme complémentaire qui vise systématiquement la qualité : concentration dans l'espace, dispersion dans le temps et haute dépense touristique. 

    Faisons-nous les efforts nécessaires en matière d'infrastructures, de services, de formation aux métiers du tourisme ? 

    César Filippi 
    Une véritable politique touristique ce devrait être : 1- un choix et une planification La Corse subit le tourisme ! On préférerait en avoir la maîtrise... Or, pour maîtriser, il faut d'abord choisir. Ce choix n'a jamais été fait au niveau politique et forcément aucune véritable politique touristique n'a été entreprise jusqu'à présent... 2- des outils et des moyens. 3- un schéma de développement harmonieux sur tout le territoire. 4- L'existence réelle d'infrastructures lourdes, routes, eau, assainissement. 5- des outils financiers. 6- la formation des hommes. 7- des règles économiques fiscales et sociales conformes à la réalité d'exploitation sur l'île. 8- une véritable politique de transport et de promotion. 9- une gestion rigoureuse des sites sensibles et un strict respect du territoire. 10- l'aménagement et l'entretien d'espaces publics, que l'on doit aux visiteurs quand ils en acquittent le prix. 
    Les acteurs économiques du tourisme ne maîtrisent que 50 % de leur démarche. Ils sont dépendants d'opérateurs car limités en budget pour la commercialisation et surtout très dépendants de l'action publique prépondérante car c'est elle qui conditionne fortement l'image, les transports et la promotion. 

    François Ollandini 
    Pour la formation, je ne sais. Mais comment former et qui, pour trois mois seulement ? La quadrature du cercle. 
    Pour les infrastructures, la réponse va de soi : nos routes, nos rocades, nos tunnels, nos viaducs, nos places de stationnement, notre signalétique, nos points de vue ? Nous leur préférons onze ports et aéroports et le train. Absurde ! 
    Nos golfs, nos centres de congrès, nos thalassos, nos restaurants gastronomiques, nos hôtels de luxe et de charme, notre artisanat, nos labels, nos centres-villes piétons, nos équipements-loisirs ? Nous leur préférons le service dit public. Absurde ! 

    Le site, le climat, la qualité des infrastructures, ce n'est plus suffisant pour attirer le visiteur. En matière de culture, d'animations culturelles, d'animations sportives, de divertissements, de services, faisons-nous les efforts nécessaires ? 

    César Filippi 
    Il est évident que pour sortir la Corse de la saisonnalité, il nous faut d'autres centres d'intérêt ! La socialisation des acteurs de terrain est le premier acte de cette démarche avec l'annualisation du temps de travail des secteurs périphériques du tourisme. Toutes les animations, sportives, culturelles, accueil, guidage, aménagement et entretien des sites sont incontournables. Le CGMC a refusé par principe les 50 CDI proposés par l'ATC aux seuls réceptifs hôteliers. Notre proposition a une autre ambition, ce ne sont pas 50 créations par an mais 500 minimum pour amorcer la pompe. Je l'ai dit au ministre, si c'est pour la réduire à la portion congrue la réduire au réceptif sur une durée trop courte ne le faite pas ça ne produira aucun effet, et ça va décrédibiliser le concept. Il est nécessaire de dédramatiser les golfs. Les exemples écossais et irlandais sont à étudier sérieusement. Les agriculteurs doivent être les partenaires de base de ces outils et l'épargne corse judicieusement employée pour éradiquer toute tentative de spéculation extérieure à l'île pour en assurer les financements et conserver les profits. 

    François Ollandini 
    Ne rêvons pas trop. Neuf sur dix de nos touristes ont consommé des produits du terroir. C'est qu'ils existent, plus ou moins authentiques. Quatre sur dix seulement ont pratiqué un sport, y compris la marche. Peut-on faire mieux ? Certainement. Mais deux sur dix seulement ont assisté à un spectacle, de quelque nature que ce soit. Sont-ils si peu cultivés ou y a-t-il si peu de spectacles ? Vu le niveau social de nos touristes, plutôt élevé, je penche pour la deuxième réponse. 

    Devons-nous tirer des leçons du succès que connaissent la Balagne et l'extrême sud ? 

    César Filippi 
    Le succès de la Balagne et de l'extrême sud, c'est avant tout le succès de la nature qui a été généreuse avec ces régions. L'esprit d'entreprise a fait le reste. Mais là plus qu'ailleurs l'absence de planification commence à faire sentir ses effets pervers. 
    La surpopulation touristique ne profite à personne et un touriste chasse un autre touriste... 
    Chaque microrégion de Corse possède son propre potentiel de développement touristique. La Corse est riche de ses différences, à nous d'en tirer le meilleur parti. L'erreur fatale serait de faire en sorte que tous les touristes se retrouvent dans les microrégions les plus favorisées par la nature, donc les plus courues. Ce serait le contraire d'un développement harmonieux qui se ferait au détriment des autres microrégions Corses. 
    Les esprits chagrins m'accuseront de vouloir faire des ghettos, les riches d'un côté les « pauvres » de l'autre. Pour moi le seul intérêt qui vaille reste celui du plus grand nombre de Corses. Avec à la clef un véritable développement économique et social durable respectueux de notre environnement, créateur de richesses et d'emplois. 
    Je préfère « faire du social » en Corse avec un tourisme maîtrisé bien géré et pérenne que transformer la Corse en plateforme du tourisme social européen. 

    François Ollandini 
    Certainement. Il y a, autour des deux villes secondaires de Corse, Calvi et Porto-Vecchio, une vraie mentalité touristique. Ils savent d'instinct que le tourisme, c'est aussi leur niveau de vie. Pour un ou deux touristes-permanents, c'est-à-dire pour un ou deux touristes qui y resteraient toute l'année, il n'y a qu'un seul résidant. La « pression » touristique est forte... et désirée. 
    Quelle leçon pour Ajaccio ou Bastia ? Là, pour un touriste-permanent, il y a dix résidants et plus. La « pression » touristique y est faible. Il n'y a pas de mentalité touristique, sauf exception. 
    Comment voulez-vous, avec de telles données, convaincre la population entière de la Corse de l'intérêt du tourisme, lorsque les deux villes principales de Corse et leur agglomération ne vivent pas du tourisme ? Lorsque vous avez 47 % des nuitées touristiques là ou vit 8 % de la population, et seulement 28 % des nuitées, là ou vit 57 % de la population ? Imagine-t-on la Côte d'Azur avec Nice et Cannes jouant les seconds rôles par rapport à Antibes ou Saint-Tropez ? 
    En Corse, nous imaginons tout, même l'invraisemblable, et pire nous le réalisons. Avec les conséquences inévitables de nos choix et surtout de nos non-choix, et donc... cette sempiternelle question : quel tourisme pour la Corse ? Réponse « dans un demi-siècle ». Peut-être !

     
     

    Constant Sbraggia


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  • Lancement officiel, mardi 8 Décembre par le Syvadec du chantier du pôle environnemental de Vico.

    Article du 8 Décembre 2009 sur

     

    A Copenhague on parle de défense de la nature et on lance les travaux de construction du pôle environnemental de Vico

    Ce site permettra de traiter avant la fin de l'année prochaine l'ensemble des déchets des trois cantons environnants.Le pôle remplacera ainsi les 11 décharges sauvages fermées ces denrières années...

    Il s’agit d’un projet regroupant plusieurs équipements structurants en matière de traitement des déchets : avec un centre de stockage pour les déchets ultimes, une recyclerie pour la valorisation des déchets toxiques et encombrants et enfin un centre de regroupement pour stocker les matériaux triés avant de les envoyer vers les usines de recyclage. La microrégion se retrouvera ainsi totalement autonomes pour gérer ses déchets. D’ores et déjà, ce projet a permis la fermeture de quelques 11 décharges sauvages. Le centre devrait être opérationnel fin 2010.

    Ecoutez les explications de François Tatti, le président du Syvadec sur Alta Fequenza



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  • Article paru sur le magazine " CORSICA" de ce mois-ci... 

     

    Chef d'entreprise, « accro au travail », le maire de Vico et nouveau conseiller général des Deux-Sorru est un élu libéral et pragmatique. Pour lui, seules comptent la valeur des hommes et l'efficacité.

    Un maire en scooter, c'est assez rare. Surtout en Corse. Pour le coup, celui-ci est aussi président de la Commission du développement rural et des affaires européennes du Conseil général de la Corse-du-Sud ! De quoi étonner son petit monde. Soit. Mais les habitants de Vico, eux, ne sont plus vraiment surpris par ce notable atypique qu'ils ont réélu en 2008 avec 72 % des voix. Qui se veut et se montre résolument pragmatique. « J'ai fait un plan de circulation car la traversée du village devenait infernale, je m'y adapte moi aussi, le scooter c'est plus pratique, je perds moins de temps. » C'est que nous avons affaire à un boulimique de travail, du genre à ne jamais connaître l'ennui. Avec toujours une idée en tête, qu'il cherchera forcément à mettre en forme. À 58 ans, pourtant, François Colonnapourrait prendre le temps de souffler. Avec derrière lui une vie déjà bien remplie. Et une belle réussite professionnelle - à propos de laquelle il se veut discret mais qu'il faut bien considérer - dans le monde de l'assurance et de l'immobilier (la Secic c'est lui !).

     Né à Vico, élevé à Marseille, diplômé à Sciences-Po Aix-en-Provence, FrançoisColonna « rentre » en Corse en 1976. Sans la moindre idée de ce qu'il veut faire. Suivent des petits boulots pour vivre. « J'ai même monté des meubles de bureau ». Et il rachète, l'année suivante, par hasard, un cabinet d'assurance (« La Paternelle »). Lui dit « au culot ». En tout cas grâce à la confiance du vendeur et de son banquier. Depuis, comme il dit, « il n'arrête pas de travailler ! » Il dit aussi, avec beaucoup de conviction : « Je suis quelqu'un de positif, un libéral convaincu des bienfaits du travail et de ses résultats. J'ai une approche entrepreneuriale des problèmes, on trouve toujours une solution, je peux passer des jours à chercher la faille, le blocage. En politique aussi, je dis toujours à mes collègues : Arrêtons de parler, soyons concrets, faisons ce pour quoi nous avons été élus ! » En politique, justement, sa liberté d'esprit et son franc-parler lui donnent une position sinon privilégiée au moins un peu à part. Du reste, bien que n'ayant pas de carte à l'UMP, il est devenu une pièce majeure du Conseil général de Corse-du-Sud. On vient même le consulter pour la composition de la liste de droite à la prochaine territoriale. 

    En politique, François Colonna y est entré aussi « un peu » par hasard. Mais surtout pour être utile à Vico. Conseiller municipal mais « agacé » par les problèmes de personnes et l'immobilisme qui en résulte, il se présente, en 2001, contre le maire sortant, Dominique Colonna, en place depuis 32 ans. Sa liste, passablement rajeunie, est composée de Vicolais de droite, de gauche et nationalistes. Une liste d'« ouverture », dirait-on aujourd'hui. François Colonnal'emporte. Depuis, il se bat pour sa commune de Vico-Sagone afin d'y créer de l'activité et des emplois. Construction d'écoles, implantation d'entreprises, maison de retraite, projet d'aménagement d'un port de plaisance, centre d'enfouissement technique des déchets, services d'aide à la personne, recherche de partenariats public/privé, etc. « Il faut inverser la tendance du déclin en milieu rural, redonner de l'attractivité, donner aux gens l'envie et les moyens de s'installer. J'ai favorisé, par exemple, l'installation d'un luthier de renommée internationale, il est heureux comme tout. Ce village ne doit pas vivre que l'été. » 

    Les étés sont assez animés, ne serait-ce que par la présence de personnalités qui ne passent pas inaperçues, comme Jean et Pierre Sarkozy, en vacances chez leurs grands parents, ou bien Xavier Musca, le conseiller économique de l'Elysée, ou encore Marie Hélène Debart, la « madame Corse » du ministère de l'Intérieur, qui ont des attaches dans le Vicolais. Chic et choc. Toujours est-il que, depuis mars 2008, François Colonna, dont on aurait pu croire que son mandat de maire eût été de nature à le combler, siège aussi au Conseil général de Corse-du-Sud. « J'étais pour la suppression des conseils généraux, précise-t-il histoire, peut-être, de pimenter le débat. Mais je me suis aperçu de leur utilité, on y travaille au plus près du terrain avec des compétences indispensables pour le milieu rural : l'habitat, les transports, les routes, la précarité qui est une de mes grandes préoccupations. » Le conseiller général aimerait faire de son canton un « laboratoire de la Corse ». Mêmes principes : « Ma remplaçante est nationaliste, à la Chjama, très impliquée dans les problèmes agricoles, c'est une bosseuse avec une grande connaissance du terrain, nous sommes très complémentaires. » Même credo : « Il faut accepter le dialogue, y compris à la CTC, s'accorder sur un projet de société et des objectifs avec ceux qui peuvent apporter quelque chose. Je suis pour l'ouverture au niveau régional, avec les « modérés » bien sûr, il n'y a pas de compromis possible avec la violence. » De fait, il travaille en bonne entente avec Paul Jo Caitucoli, l'unique conseiller général nationaliste, qui est d'ailleurs le rapporteur de la Commission qu'il préside. « Nous avons des discussions franches, nous sommes là pour être concrets, passer d'une logique de projets à une logique de résultats. » Création dans chaque microrégion du transport à la demande, pris en charge par le Département ; pour les personnes isolées ou dépendantes des villages ; rénovation de l'établissement de Guagno-les-Bains, services à la personne, etc. Et, pour la première fois de son histoire, le Conseil général va être porteur d'un projet européen destiné à favoriser l'accessibilité des handicapés aux sites et aux établissements culturels : « Un projet commun avec la Sardaigne et la Toscane qui m'a permis d'apprécier avec quelle efficacité travaillaient les Italiens au plan européen. Nous avons des leçons à prendre ! »

    François Colonna s'emploie, discrètement, à titre privé, à faire oeuvre sociale. Notamment en tant que président d'un foyer de jeunes adultes handicapés et vice-président d'une maison de retraite ajaccienne, « Quand je peux aider, je m'implique. Et je ne suis pas seul, nous mettons nos capacités de gestion ou d'organisation au service des autres, c'est tout ». Le peu de temps qui lui reste, il le consacre à la famille et à son jardin potager de Vico. « Je suis un lève-tôt, tous les week-ends c'est un vrai plaisir de tout oublier dans mon jardin. J'ai toujours aimé la nature. » Il confie cependant aimer les voyages : « Je suis curieux de nature. » François Colonna a parcouru, avec son épouse Monique, le monde. « En Égypte, je me suis senti écrasé par l'Histoire, on arrive avec des images plein la tête et la réalité est grandiose. J'ai beaucoup aimé l'Asie et sa condition humaine, moins la Chine dont le gigantisme a quelque chose d'effrayant. » 
    Plus effrayant, à l'évidence, que les embouteillages ajacciens qu'il sait éviter, avec son scooter, pour se rendre sans retard au Conseil général.

    Paul Antonietti

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  • Un grand rassemblement de la population des communes du canton des deux sorru et des cantons voisins, est prévu ce Samedi 24 Janvier 18h00 à Vico.

    Chaque habitant peut donner son avis en se rendant à la mairie de Vico, ouverte du Lundi au Vendredi de 9h00 à 11h45 et de 14h30 à 16h45(sauf le mercredi après-midi)et ce  jusqu'au 5 Février , date de clôture de l'enquête publique.


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  • Date de parution : 26/12/2008

    Date de péremption : 16/02/2009 12:00:00

    http://www.klekoon.com

    Intitulé attribué au marché par le pouvoir adjudicateur

    travaux d'aménagement de l'installation de stockage de déchets ménagers non dangereux de Vico. 

    Schéma type d'une déchetterie

     

    Lieu principal d'exécution :

    site de Vico, 20160 Vico.
    Code NUTS : FR832.
    II.1.3)

    Syndicat Mixte pour la Valorisation des Déchets de Corse (SYVADEC)

    Le présent marché a pour objet la réalisation de travaux d'aménagement d'une installation de Stockage de Déchets Ménagers Non Dangereux (Isdmnd) sur la commune de Vico.
    Les travaux comprennent notamment la réalisation des terrassements en vue de la mise en place d'un nouveau casier, la mise en oeuvre de l'étanchéité et de différentes équipements ainsi que la réalisation d'une déchetterie et la réhabilitation de l'ancienne décharge.

    Quantité ou étendue globale .

    Le présent marché fait l'objet des quatre lots distincts suivants:
    - lot n°1 : Travaux de terrassement ;
    - lot n°2 : Travaux d'étanchéité ;
    - lot n°3 : Torchère ;
    - lot n°4 : Travaux paysagers.
    II.2.2)

    Intitulé :

    Travaux de terrassement
    1) Description succincte :
    Travaux de terrassement dans du granit, arène et déchets pour la réalisation d'un nouveau casier de déchets, la réhabilitation de l'ancienne décharge et la réalisation d'une déchetterie.
    2) Classification CPV (vocabulaire commun pour les marchés publics)
    45111210.
    3) Quantité ou étendue :
    Réalisation de trois piézomètres et de forages ; réalisation du nouveau casier de déchets par terrassement en terrain meuble (volume d'environ 107000 mètres cubes) , déroctage à l'explosif (volume de terrassement d'environ 254000 mètres cubes).
    4) Indications quant à une autre durée du marché ou à une autre date de commencement/d'achèvement

     

    Durée en jours :

    511 (à compter de la date d'attribution du contrat).
    5) Informations complémentaires sur les lots
    Lot n° 02

     

    Intitulé :

    Travaux d'étancheité
    1) Description succincte :
    Réalisation des étanchéités (fond et couverture) du nouveau casier de déchets et des bassins
    2) Classification CPV (vocabulaire commun pour les marchés publics)
    45261420.
    3) Quantité ou étendue :
    Les travaux comprennent la fourniture et la réalisation des dispositifs d'étanchéité par géosynthétique des ouvrages suivants : -fond du nouveau casier ; -une partie des talus et risbermes du casier ; -le bassin de collecte des eaux pluviales ; -le bassin
    4) Indications quant à une autre durée du marché ou à une autre date de commencement/d'achèvement

    Durée en jours :

    84 (à compter de la date d'attribution du contrat).
    5) Informations complémentaires sur les lots
    Le marché donnera lieu à trois interventions de quatre semaines chacunes.
    Lot n° 03

     

     

    Intitulé :

    Torchère
    1) Description succincte :
    Fourniture et pose d'une torchère de traitement des biogaz
    2) Classification CPV (vocabulaire commun pour les marchés publics)
    42941000.
    3) Quantité ou étendue :
    Les travaux ont pour objet la fourniture, la pose et la mise en route d'une torchère de traitement des biogaz reliée au réseau de collecte des biogaz. L'entrepreneur aura également en charge la formation du personnel du site
    4) Indications quant à une autre durée du marché ou à une autre date de commencement/d'achèvement

     

    Durée en jours :

    14 (à compter de la date d'attribution du contrat).
    5) Informations complémentaires sur les lots
    Lot n° 04

     

    Intitulé :

    Travaux paysagers
    1) Description succincte :
    Travaux paysagers
    2) Classification CPV (vocabulaire commun pour les marchés publics)
    45112700.
    3) Quantité ou étendue :
    Les travaux paysagers consistent dans la préparation des sols, mise en place des terres, végétalisation et plantations ainsi que fourniture et installation d'un système d'arrosage électrique automatique
    4) Indications quant à une autre durée du marché ou à une autre date de commencement/d'achèvement

     

    Durée en jours :

    28 (à compter de la date d'attribution du contrat).
    5) Informations complémentaires sur les lots
    SECTION III : RENSEIGNEMENTS D'ORDRE JURIDIQUE, ECONOMIQUE, FINANCIER ET TECHNIQUE
    III.1) Conditions relatives au contrat
    III.1.1)

    Modalités essentielles de financement et de paiement et/ou références aux textes qui les réglementent :

    Le marché sera financé sur fonds propres de la collectivité (section de investissement) et par mobilisation de subventions de l'etat et Européennes selon une répartition non encore connue
    Versement d'une avance dans les conditions à l'article 87 du Code des Marchés Publics.
    Prix unitaires
    Prix définitifs révisables pour le lot no1 et no 2
    Prix définitifs fermes actualisables pour les lots no3 et 4
    Le paiement des prestations sera effectué par mandat administratif et virement dans les conditions prévues à l'article 98 du Code des Marchés Publics et de ses Décrets d'application avec un délai de 45 jours maximum.
    III.1.3)

    Mots déscripteurs

    Equipements spécialisés
    Espaces verts
    Etanchéité
    Génie civil
    Terrassement



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