• UN PONT DU TYPE BOW-STRING


    Voilà à quoi pourrait ressembler le futur pont du Liamone...

    Description des travaux prévu pour fin 2011

    Construction d'un ouvrage d'art comportant une travée centrale de 90 m de

    type bow-string avec 2 arcs inclinés et 2 travées de rive de 20 m chacune.

    -L'ouvrage comporte 2 piles en rivière et 2 culées en tête de talus. Il est fondé sur pieux. Quantités approximatives: charpente métallique: 500 t,
    béton 1 000 m³, Pieu Ø1200 : 385 ml.
    -Mise en place d'un pont provisoire de 130 m de longueur pendant toute la durée des travaux.
    -Démolition de l'ouvrage actuel en béton armé. (850 m² environ).
    -Mise en place d'enrochement autour des piles et sur les talus (6 500 m³
    environ).

    Voir sur marchesonline.com


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  • Corsica

     

     

     

    Initialement, nous avions sollicité Vanina Pieri, présidente de l'Agence du Tourisme de la Corse (ATC). Mais elle a décliné notre offre, arguant que les précédents débats publiés dans Corsica mettaient en scène des élus et qu'elle entendait être traité de la même manière, autrement dit être confrontée à un élu. Il nous semblait pourtant opportun de comparer la vision de l'élu à celle d'un acteur majeur de ce segment économique, en l'occurrence François Ollandini, auteur par surcroit d'un livre de réflexion sur le tourisme. Ce sont donc François Ollandini et César Filippi, lui aussi a planché sur les conditions de l'activité touristique et nous nous étions promis de lui donner la parole tôt ou tard, qui apportent leur contribution à un débat qui se veut plus constructif que polémique. Quitte à mettre les pieds dans le plat ! Cela va de soi.

     
     

    -Quel tourisme pour la Corse ? Chaque année depuis un demi-siècle la question est posée le plus sérieusement du monde. Pourquoi ? 

    César Filippi 
    Je vais devoir me répéter mais c'est pour la bonne cause. Si c'est un responsable politique ou institutionnel qui se pose encore aujourd'hui cette question il faut qu'il aille consulter au plus vite... Si c'est une personne qui ne connaît pas le dossier et qui observe ce qui se passe en Corse dans ce domaine il est en droit de se la poser ! Faute d'avoir pu ou voulu choisir le tourisme qu'ils souhaitent développer en Corse, tous les Corses qu'ils soient professionnels ou simples citoyens subissent le tourisme. Le document du Cercle des Grandes Maisons Corses (CGMC) valide malheureusement cette très inquiétante dérive ! Sur les 514 582 lits déclarés de l'offre totale Corse 392 444 proviennent des résidences secondaires... 76 % de l'offre touristique est para-commerciale avec des conséquences désastreuses pour la société dûment établie et le tissu économique et social Corse. 

    Francois Ollandini 
    Toujours poser la même question et ne jamais y répondre, c'est bien notre particularité. Depuis cinquante ans, quand il s'agit du tourisme, nous en restons au niveau de la « querelle », sans jamais rechercher la « satisfaction ». Querelle continuelle, jamais satisfaite, ayant depuis longtemps virée à la guerre interne. 
    Et pourtant, la « satisfaction querelleuse », c'est la satisfaction recherchée et trouvée à travers et malgré la querelle, le signe pour Raymond Aron d'une société démocratique. Nous ne sommes donc pas une société démocratique. Nous ne sommes, pour le tourisme du moins, qu'une société bloquée, refermée sur elle-même, avec l'ennemi à l'intérieur. D'où cette sempiternelle question qui restera sempiternellement sans réponse, sauf volonté politique. 

    Cette question, à quoi il faut ajouter la mise en garde contre un « tout tourisme » auquel personne ne songe, constitue en soi un frein. Au fond, souhaite-t-on vraiment une Corse touristique ? 

    César Filippi 
    Permettez-moi de douter sur le fait que personne ne songe en Corse à aller vers le tout tourisme... Certes, personne ne va le revendiquer ouvertement. Mais posez donc la question les yeux dans les yeux aux professionnels des transports de passagers et à la grande distribution... Le véritable problème vient du fait que la société Corse, dans toutes ses composantes, politique, institutionnelle, associative, individuelle veut se protéger du « tout tourisme » et n'arrive pas à se mettre d'accord sur une planification du développement. Ce faisant, elle fait le lit du tout tourisme !!! C'est la confusion actuelle, on rejette toute tentative de structuration le PADDUC (à juste titre pour le précédent) les PLU. Mais la pression dynamique est là, bien présente. Et la nature ayant horreur du vide c'est l'anarchie totale. On fait n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment ! Et surtout de la résidence secondaire et du mobil-home !!! Le plus court chemin vers le « tout tourisme » c'est l'absence de planification. Aggravé par le manque d'outils, d'infrastructures lourdes, d'une véritable politique des transports, de financements et de fiscalité adaptés à la réalité d'exploitation. Le document de la CGMC en fait l'éclatante démonstration ! Les Corses et en particulier ceux qui considèrent encore le tourisme comme « un mal nécessaire »... Vont devoir dire s'ils veulent un développement touristique et lequel... ? Car la démonstration est désormais faite : le silence ou le refus de choisir est un remède qui est pire que le mal ! 

    François Ollandini 
    Collectivement non. Dans notre jeu économique, nous avons une carte principale : « l'atouttourisme ». Mais cette carte, collectivement, nous ne voulons pas la jouer. Et voila donc que, par manque de volonté collective, « l'atout tourisme » se mue naturellement en « touttourisme », celui que nous ne voulons pas, et alors même que, par ailleurs, nous n'avons rien trouvé d'autre pour alimenter notre machine économique. 
    Le « tout tourisme », c'est cela : des touristes qui débarquent chez nous, sans rien nous demander, et nous faisons, pour les recevoir, tant au niveau public que privé, ce que nous pouvons, c'est-à-dire très peu, bien peu, trop peu. Notre tourisme est bien un tourisme du « malgré-nous ». 

    Quel doit être le rôle de l'élu, des élus ? 

    César Filippi 
    Le rôle des élus dans ce domaine est primordial à deux niveaux : 
    • l'initiative de la concertation 
    • le courage politique de la décision. Le document du CGMC que nous avons remis et abondamment commenté aux élus majoritaires de l'Assemblée de Corse et au plus haut niveau de l'état va servir de test. Ce document a été encensé aussi bien sur le constat que sur les propositions par les deux entités pourtant de sensibilité politique opposées... Nous attendons de voir ce qui sera finalement retenu et mis en pratique et ce qui prévaudra, l'intérêt politicien ou l'intérêt de la Corse... ? 
    Mais soyons honnêtes, l'équation sur le terrain n'est pas simple à résoudre. En effet : la montagne dans la mer, la superposition des lois montagne et littoral, le manque d'infrastructures lourdes, la réalité d'un foncier morcelé, les pressions spéculatives... les communes seules ne peuvent assumer tout cela ! Une adaptation législative dans le cadre expérimental et réglementaire est dans les compétences de l'Assemblée de Corse. Si une adaptation législative est nécessaire pour sortir de cette impasse il faut la rendre possible en verrouillant le dispositif par un vote au seuil incontournable des 2/3 des élus. La Corse doit pouvoir choisir et garder la maîtrise de son développement touristique. 

    François Ollandini 
    Le tourisme voulu donc intégré donc maîtrisé, le tourisme « pour nous », c'est trois choses, ensemble, insécables. La volonté politique + le dynamisme des professionnels + l'adhésion de la population. 
    La volonté politique, et elle seule, doit montrer le chemin, fixer les cadres, convaincre, faire et faire faire, dynamiser, croire et faire croire que le tourisme, pour nous, c'est notre richesse et nos emplois. 
    Si la volonté politique manque, et c'est notre cas, le dynamisme professionnel se mue en corporatisme. Et l'adhésion de la population se fait molle, voire indifférente, voire hostile. 

    Au fait, quel tourisme pour la Corse ? 

    César Filippi 
    Je persiste et signe en écartant le tourisme de masse et « l'édifiant » mauvais exemple de la Costa Brava. Les chiffres officiels de ces dernières années en Corse confortent ce point de vue. En effet la population touristique ne cesse d'augmenter d'année en année alors que la consommation suit la courbe inverse !!! En contrepartie les chiffres du chômage et la pression foncière sont en forte hausse... cherchez l'erreur ! Et surtout l'intérêt de la grande majorité des Corses dans tout cela... 
    Le concept d'un développement touristique réussi n'est pas unique, il est multiple ! L'essentiel est de le planifier intelligemment, de le répartir géographiquement en l'ouvrant à toutes les catégories sociales et à toutes les formes de tourisme : tourisme à forte valeur ajoutée,tourisme vert, tourisme social. 

    François Ollandini 
    Quantité et qualité. Les deux, ensemble, insécables. Quantité des nuitées touristiques. Il la faut et nous l'avons. Sans elle, pas d'économie. Qualité de l'offre touristique. Il la faut et nous ne l'avons pas. (Voir questions suivantes). Elle concerne la qualité du séjour de nos touristes. Et elle dépend entièrement de nous. Alors : Au travail ! Tous sur le pont ! 

    L'« étalement » de la saison, on n'y arrive pas. En tout cas pas tout à fait. Pourquoi ?

    César Filippi 
    Vous ne pouvez étirer une matière qui n'est pas extensible ! Je pense que l'on n'étale pas une saison, on travaille sur la promotion d'autres saisons ! Il faut s'employer à attirer en Corse une clientèle en dehors de la saison classique (15 juin - 15 septembre). La Corse a en effet le potentiel pour faire rêver une clientèle en offrant d'autres plaisirs qu'une température à 28° et de l'eau de mer à 23°. 
    Pendant la présentation du document un ministre incrédule m'a posé la question : « Mais que peut-on pratiquer comme activité en Corse hors saison ? » Je lui ai tout simplement retourné la question : « Monsieur le ministre citez-moi une activité que l'on ne pourrait pas pratiquer en Corse ? » Il a été bien embarrassé pour me répondre... À nous d'installer des concepts aboutis et surtout d'aller au bout de la démarche. C'est la raison pour laquelle le CGMC a demandé que le projet d'annualisation du temps de travail ne se limite pas aux hébergements mais prenne en compte toutes les activités périphériques du tourisme. On ébauche des concepts novateurs qui ne sont pas aboutis, très souvent faute de moyens. Et surtout, pitié, arrêtons de parler « d'allonger la saison ». Le slogan du Cercle des grandes maisons corses donne d'ailleurs un ton nouveau : « En Corse, le plaisir n'a pas de saison ». 
    L'éventail des activités possibles est très large, la nature est magnifique, le climat est doux dix mois de l'année, à courte distance des capitales européennes !!! pour peu qu'elles puissent y accéder... 

    François Ollandini 
    Les clientèles qui étalent le plus sont aussi les moins nombreuses et il en est ainsi depuis plusieurs dizaines d'années. Quelles sont ces clientèles ? Les séjours de moins de 8 jours : ils représentent seulement 12 %. Les séjours en hôtel (seulement 10 %). Les clients d'Europe du Nord (14 %). L'avion de l'étranger (6 %). La vente à forfait (12 %). La résidence secondaire (12 %). Nous savons tout cela depuis 1990. Qu'a-t-on fait depuis ? Rien. Rien n'a bougé. Toujours ces pourcentages navrants ! Toujours cette même concentration dans le temps. 
    Sauf que, dans le transport maritime, Corsica Ferries, compagnie pourtant politiquement si décriée, avec sa multiplication des liaisons bord à bord depuis plus de 10 ans, a certainement permis de faire reculer l'indice de la concentration juillet/août de 63 % en 2000 à 50 % en 2010. Merci Corsica-Ferries ! 

    La clientèle de la Corse est toujours franco-française à près de 70 %. Explications ? 

    César Filippi 
    La clientèle française est très nombreuse et fidèle mais malheureusement sur un segment très court... Si demain l'ATC cessait toute promotion sur le territoire national cela aurait peu d'incidence sur la fréquentation. C'est en Europe qu'il faut axer l'essentiel du travail de promotion. Pour l'instant les budgets ne le permettent pas. Mais sur une île pas de tourismesérieux sans transports adaptés. Nous sommes pratiquement absents des trois grands courants de trafic aérien : l'Angleterre, la Suisse et l'Allemagne... Aujourd'hui les pratiques ont changées. Les touristes partent plus souvent pour des séjours plus courts. Et donc par conséquence le facteur temps (durée) est un facteur déterminant en matière de transport. Dans les années à venir l'aérien jouera en Corse un rôle déterminant. Le marché mondial dutourisme offre aujourd'hui la possibilité de choisir sa destination la veille et partir le lendemain... Faites donc l'essai pour venir en Corse ! Et si par miracle vous arrivez à trouver une place, à quel prix sera-t-elle ?.. 
    La Corse n'existe pas encore sur le marché mondial du tourisme 

    François Ollandini 
    C'est la simple conséquence touristique de nos actions politiques. Quand la classe politique, chaque année, met 70 % de l'enveloppe dite de la « continuité territoriale » - soit cent trente millions d'euros par an - pour transporter uniquement des touristes français, de juin à septembre, à partir de Paris/Marseille et Nice, comment voulez-vous avoir autre chose que des touristes - non pas européens - mais français, et qui plus est, pour un tourisme - non pas balnéaire - mais estival ? 
    Le comique de l'histoire : cela se fait, non pas au nom du tourisme, vilipendé, mais au nom du service public, sacralisé. Sans même se rendre compte que ce « public » sacralisé, ce ne sont que des « touristes » vilipendés. Et le comique du comique vaut tous les Labiche et tous les Feydeau : ces hommes, politiques ou non, qui sont, à la fois, pour le service dit public et contre le tourisme. L'oxymore parfait.

     
     

    -Comme toutes les régions touristiques, comme tous les pays, la Corse veut le meilleur et surtout pas le pire. Existe-t-il une recette ? 

    César Filippi 
    Je pense que chaque région, chaque pays a sa propre recette. Il nous appartient d'observer avec beaucoup d'objectivité les réussites et les échecs des pays qui se sont fortement impliqués dans leur développement touristique afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs. En Corse nous avons fait très fort ! Nous saturons en fréquentation avec de très faibles profits... Je vous renvoie au document du Cercle, je pense qu'il contient d'excellentes bases constructives. 

    François Ollandini 
    Qui ne veut pas le pire a le pire. Nous ne voulons pas le pire et nous avons donc le pire, c'est-à-dire la dispersion touristique dans l'espace (plus de quinze stations : n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment) et la concentration dans le temps (l'été). L'inverse de ce qu'il faut. 
    Qui veut et fait le meilleur évite le pire. Qui tire vers le haut anoblit le bas. Exemples ? Vins de table et vins de coupage corses dont personne ne parle parce que les A.O.C. des vins corses existent, puissamment. Chansonnette devenue supportable depuis que la polyphonie corse est inscrite au patrimoine de l'humanité. Et encore, la chansonnette corse n'était-elle pas déjà tirée vers le haut par le grand Tino ? Voir O Ciucciarella, ce pur chef-d'oeuvre. Quant aux musées, un effort remarquable a été fait, avec de grands conservateurs. 
    Faisons, pour le tourisme, ce que nous avons su faire pour les vins de Corse et pour la polyphonie en Corse, et pour les musées de Corse. Investissements, labels, A.O.C., charme, luxe, authenticité, étoiles*, patrimonial. Tout ce qui tire vers le haut. Les locomotives touristiques entraîneront le reste du tourisme, lui aussi, vers le haut. 
    Ce n'est donc pas d'un autre tourisme dont nous avons besoin, comme si celui que nous avons ne valait rien. C'est d'un tourisme complémentaire qui vise systématiquement la qualité : concentration dans l'espace, dispersion dans le temps et haute dépense touristique. 

    Faisons-nous les efforts nécessaires en matière d'infrastructures, de services, de formation aux métiers du tourisme ? 

    César Filippi 
    Une véritable politique touristique ce devrait être : 1- un choix et une planification La Corse subit le tourisme ! On préférerait en avoir la maîtrise... Or, pour maîtriser, il faut d'abord choisir. Ce choix n'a jamais été fait au niveau politique et forcément aucune véritable politique touristique n'a été entreprise jusqu'à présent... 2- des outils et des moyens. 3- un schéma de développement harmonieux sur tout le territoire. 4- L'existence réelle d'infrastructures lourdes, routes, eau, assainissement. 5- des outils financiers. 6- la formation des hommes. 7- des règles économiques fiscales et sociales conformes à la réalité d'exploitation sur l'île. 8- une véritable politique de transport et de promotion. 9- une gestion rigoureuse des sites sensibles et un strict respect du territoire. 10- l'aménagement et l'entretien d'espaces publics, que l'on doit aux visiteurs quand ils en acquittent le prix. 
    Les acteurs économiques du tourisme ne maîtrisent que 50 % de leur démarche. Ils sont dépendants d'opérateurs car limités en budget pour la commercialisation et surtout très dépendants de l'action publique prépondérante car c'est elle qui conditionne fortement l'image, les transports et la promotion. 

    François Ollandini 
    Pour la formation, je ne sais. Mais comment former et qui, pour trois mois seulement ? La quadrature du cercle. 
    Pour les infrastructures, la réponse va de soi : nos routes, nos rocades, nos tunnels, nos viaducs, nos places de stationnement, notre signalétique, nos points de vue ? Nous leur préférons onze ports et aéroports et le train. Absurde ! 
    Nos golfs, nos centres de congrès, nos thalassos, nos restaurants gastronomiques, nos hôtels de luxe et de charme, notre artisanat, nos labels, nos centres-villes piétons, nos équipements-loisirs ? Nous leur préférons le service dit public. Absurde ! 

    Le site, le climat, la qualité des infrastructures, ce n'est plus suffisant pour attirer le visiteur. En matière de culture, d'animations culturelles, d'animations sportives, de divertissements, de services, faisons-nous les efforts nécessaires ? 

    César Filippi 
    Il est évident que pour sortir la Corse de la saisonnalité, il nous faut d'autres centres d'intérêt ! La socialisation des acteurs de terrain est le premier acte de cette démarche avec l'annualisation du temps de travail des secteurs périphériques du tourisme. Toutes les animations, sportives, culturelles, accueil, guidage, aménagement et entretien des sites sont incontournables. Le CGMC a refusé par principe les 50 CDI proposés par l'ATC aux seuls réceptifs hôteliers. Notre proposition a une autre ambition, ce ne sont pas 50 créations par an mais 500 minimum pour amorcer la pompe. Je l'ai dit au ministre, si c'est pour la réduire à la portion congrue la réduire au réceptif sur une durée trop courte ne le faite pas ça ne produira aucun effet, et ça va décrédibiliser le concept. Il est nécessaire de dédramatiser les golfs. Les exemples écossais et irlandais sont à étudier sérieusement. Les agriculteurs doivent être les partenaires de base de ces outils et l'épargne corse judicieusement employée pour éradiquer toute tentative de spéculation extérieure à l'île pour en assurer les financements et conserver les profits. 

    François Ollandini 
    Ne rêvons pas trop. Neuf sur dix de nos touristes ont consommé des produits du terroir. C'est qu'ils existent, plus ou moins authentiques. Quatre sur dix seulement ont pratiqué un sport, y compris la marche. Peut-on faire mieux ? Certainement. Mais deux sur dix seulement ont assisté à un spectacle, de quelque nature que ce soit. Sont-ils si peu cultivés ou y a-t-il si peu de spectacles ? Vu le niveau social de nos touristes, plutôt élevé, je penche pour la deuxième réponse. 

    Devons-nous tirer des leçons du succès que connaissent la Balagne et l'extrême sud ? 

    César Filippi 
    Le succès de la Balagne et de l'extrême sud, c'est avant tout le succès de la nature qui a été généreuse avec ces régions. L'esprit d'entreprise a fait le reste. Mais là plus qu'ailleurs l'absence de planification commence à faire sentir ses effets pervers. 
    La surpopulation touristique ne profite à personne et un touriste chasse un autre touriste... 
    Chaque microrégion de Corse possède son propre potentiel de développement touristique. La Corse est riche de ses différences, à nous d'en tirer le meilleur parti. L'erreur fatale serait de faire en sorte que tous les touristes se retrouvent dans les microrégions les plus favorisées par la nature, donc les plus courues. Ce serait le contraire d'un développement harmonieux qui se ferait au détriment des autres microrégions Corses. 
    Les esprits chagrins m'accuseront de vouloir faire des ghettos, les riches d'un côté les « pauvres » de l'autre. Pour moi le seul intérêt qui vaille reste celui du plus grand nombre de Corses. Avec à la clef un véritable développement économique et social durable respectueux de notre environnement, créateur de richesses et d'emplois. 
    Je préfère « faire du social » en Corse avec un tourisme maîtrisé bien géré et pérenne que transformer la Corse en plateforme du tourisme social européen. 

    François Ollandini 
    Certainement. Il y a, autour des deux villes secondaires de Corse, Calvi et Porto-Vecchio, une vraie mentalité touristique. Ils savent d'instinct que le tourisme, c'est aussi leur niveau de vie. Pour un ou deux touristes-permanents, c'est-à-dire pour un ou deux touristes qui y resteraient toute l'année, il n'y a qu'un seul résidant. La « pression » touristique est forte... et désirée. 
    Quelle leçon pour Ajaccio ou Bastia ? Là, pour un touriste-permanent, il y a dix résidants et plus. La « pression » touristique y est faible. Il n'y a pas de mentalité touristique, sauf exception. 
    Comment voulez-vous, avec de telles données, convaincre la population entière de la Corse de l'intérêt du tourisme, lorsque les deux villes principales de Corse et leur agglomération ne vivent pas du tourisme ? Lorsque vous avez 47 % des nuitées touristiques là ou vit 8 % de la population, et seulement 28 % des nuitées, là ou vit 57 % de la population ? Imagine-t-on la Côte d'Azur avec Nice et Cannes jouant les seconds rôles par rapport à Antibes ou Saint-Tropez ? 
    En Corse, nous imaginons tout, même l'invraisemblable, et pire nous le réalisons. Avec les conséquences inévitables de nos choix et surtout de nos non-choix, et donc... cette sempiternelle question : quel tourisme pour la Corse ? Réponse « dans un demi-siècle ». Peut-être !

     
     

    Constant Sbraggia


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  • Un petit séisme d'une magnitude d'un peu plus 5 sur l'échelle de Richter au large d'

    Ajaccio, à été ressenti un peu après 21 h à Sagone

     

     

     

    C’est à 100 km au large de la côte ouest de la Corse

    que se trouve l’épicentre du séisme.

     L’île a été traversée hier, peu avant 21h30, par un épisode sismique dont l’épicentre se situe à 100 km à l’ouest d’Ajaccio. La magnitude relevée au large était de 5.2

     

    La Corse a tremblé hier soir. Du Cap jusqu’à Ajaccio, en passant par le centre et la plaine orientale, le temps a suspendu son vol dans de nombreuses habitations aux alentours de 21h30. Une brève mais intense secousse tellurique a été ressentie dans l’ensemble de l’île, sans toutefois provoquer de dégâts notables selon les informations disponibles en fin de soirée.

    Le bureau central sismologique français, qui assure une veille depuis Strasbourg, a répercuté dès hier les données fournies par le laboratoire de détection et de géophysique du commissariat à l’énergie atomique (CEA). Cette secousse,dont l’épicentre est situé à 100 km à l’ouest d’Ajaccio, en pleine mer, s’est produite à 21h21. 

    Elle a été ressentie dans un vaste secteur, comprenant la Corse, les Bouches-du-Rhône et la région Paca. Soit une distance d’au moins 300 km par rapport à son point d’origine, qui s’explique par une magnitude élevée de 5.2 sur l’échelle ouverte de Richter.

    Un événement sérieux à l’échelle française, puisque seulement une secousse sismique de cette intensité est enregistrée environ tous les deux ans sur le territoire national. Et peut avoir des conséquences particulièrement graves lorsque l’épicentre se situe en pleine terre. 

    Ainsi, la secousse qui a fait trembler la ville de Lorca, au sud-est de l’Espagne, le 11 mai dernier, était d’une magnitude de 5.1. On avait alors recensé neuf morts, une dizaine de blessés et quelque 20000 personnes jetées hors de chez elles. Fort heureusement, l’épisode qui a affecté la Corse hier s’est produit au large et à une distance suffisante pour être très largement amoindri lorsqu’il a touché les rivages insulaires.

    Il n’en reste pas moins que la zone concernée par cette secousse semble être entrée dans une forme d’activité ces cinq derniers jours. Le 2 juillet dernier, le bureau central sismologique français avait déjà enregistré une alerte sismique de magnitude 4.0 dans le même secteur, à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Ajaccio. Elle n’avait pas alors été ressentie en Corse.

    Il n’en reste pas moins que l’île fait partie des territoires où le risque est considéré comme « très faible », selon la nouvelle carte de zonage sismique française entrée en vigueur en mai dernier.

    Une information susceptible de rassurer les nombreuses personnes inquiètes ayant composé le 18 dans les minutes qui ont suivi la secousse. Selon la préfecture de région, qui a lancé un appel au calme sur diverses chaînes de télévision dès hier soir, aucune réplique majeure n’était attendue. Pour leur part, les spécialistes du bureau central sismologique français lançaient un autre type d’appel. 

    Les témoignages - sérieux - des particuliers ayant ressenti la secousse sont en effet les bienvenus sur le site www.franceseisme.fr. Ils permettront ainsi d’aider à calibrer à l’avenir le risque sismique régional.

     

    Source Corse Matin - Article du Vendredi 08 juillet 2011 à 08H01

    Concernant les éventuels risques de réplique, ils sont réels mais sans danger. En effet, si répliques il y a, la magnitude de celles-ci, sera inférieure à celle du séisme principal.

    Explications de Jérôme Vergne, sismologue à l’institut de physique du globe de Strasbourg.

     

    Source Alta Frequenza


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  • Le Conseil Général de Corse du Sud annonce...

    http://www.cg-corsedusud.fr

    Dans le cadre de la 2ème phase du PEI 

    Pour la période 2007-2013, la deuxième phase du PEI doit permettre le renforcement des « infrastructures de base nécessaires au développement de la Corse » défini comme une des toutes premières priorités du programme.
    Les travaux nécessaires pour une remise à niveau de ses infrastructures sont constitués par des aménagements de traverses de villages, des déviations d’agglomérations, des élargissements de routes ou d’ouvrages, des rectifications de tracé, voire des créations de routes nouvelles.

    Pour 2011

    La reconstruction du Pont du Liamone, sur la RD 81 est programmée pour un montant de 10 M€

     

     

    Pour 2012/2013

     

    Des travaux sur la RD 81 entre Afa et La liscia, de création de giratoires et de créneaux de dépassement sont programmés

    Etat actuel de la RD81 entre le Col de Listincone (montée et descente du col de San. Bastiano) jusqu'à la liscia est dans un état de délabrement avancé:

    La chaussée est en mauvaise état, fissures de l'enrobé, apparition de nids de poule (suite aux intempéries à répétition de ces dernières années) avec des risques important de crevaisons et sans oublier les fréquentes chutes de pierre, un axe très dangereux et non sécurisé( aucune protection en bordure de route en cas de perte de contrôle du véhicule), il a même été question à moment donné de réaliser des créneaux de dépassement sur cet axe, pour diminuer les risques liés justement aux dépassements de véhicule lent dans les zones dépourvu d'une bonne visibilité!!

    La RD81 est un des grands axes de la Corse du Sud, empruntée sur une année par un grand nombre d'automobilistes (par des Corses, qui travaillent sur Ajaccio et en saison, par les touristes)... La montée et descente du col de San Bastiano fait partie des zones les plus dangereuses de notre réseau routier insulaire. (HenryJones)

     

     

     


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  • Je pense que certains de nos élus locaux se reconnaîtront dans cet article...

    Le regard que porte, François Ollandini, sur le tourisme n'est pas seulement économique, il est éthique dans la vision, esthétique dans le style. Sévère aussi dans l'analyse...

    Médiocrité ,selon lui, de l'hôtellerie, la restauration, l'accueil... et l'environnement urbain et les routes...

     "médiocre à mes yeux ou à ceux du touriste"

     

    "Avec le tourisme, nous marchons sur la tête, nos deux mains en appui."

    "Par ma critique amusée et passionnée, en me mettant à la place du touriste, j'essaye de marcher sur mes deux pieds, et ainsi, tête redressée, défendre un tourisme d'étalement et de dépense, même si, pour cela, il faut faire, collectivement, l'inverse de ce que nous faisons."

    Il est « commandeur ». Des Arts et des Lettres, il en a l'insigne. Du tourisme, il en a la stature. François Ollandini a hérité d'une entreprise familiale, plus que centenaire, dont il a multiplié les effectifs par dix et le chiffre d'affaires par cent. Parallèlement, avec son épouse Marie-Jeanne, il a fait du lazaret qui porte leur nom, un espace de création, de liberté, d'événements artistiques, où les sculptures sont des gardiennes régénératrices de nos esprits, où les mots, de science, de poésie, de littérature ou de philosophie se mêlent aux embruns de la mer attenante qui leur confèrent une saveur saline. Et on sait que depuis la nuit des temps, le sel est un gage d'hospitalité et d'amitié. Carl Gustav Jung ne disait-il pas que le sel et l'esprit sont proches parents ?

     

    Le regard qu'il porte sur le tourisme n'est pas seulement économique, il est éthique dans la vision, esthétique dans le style. Sévère aussi dans l'analyse, comme si l'expérience, pour ne pas dire l'âge, autorisait François Ollandini à asséner ses quatre vérités avec un mélange de cynisme et d'espoir. Alors, selon la formule consacrée, suivons le guide...

    Vous jetez sur le tourisme un regard désabusé, pourquoi ?

    Désabusé, moi ? Amusé plutôt. Amusé et passionné. Avec le tourisme, nous marchons sur la tête, nos deux mains en appui. Par ma critique amusée et passionnée, en me mettant à la place du touriste, j'essaye de marcher sur mes deux pieds, et ainsi, tête redressée, défendre un tourisme d'étalement et de dépense, même si, pour cela, il faut faire, collectivement, l'inverse de ce que nous faisons.

    L'inverse, parce que tout serait médiocre à vos yeux, l'hôtellerie, la restauration, l'accueil...

    ... et l'environnement urbain et les routes... et..., lisez mon livre. Mais, médiocre à mes yeux ou à ceux du touriste ? Interrogeons-le. Sur ces points précis et d'autres. Ce qui a été fait dans les années 80 et 90 avec 20 000 questionnaires « aux frontières ». Pas avec 2 000 comme aujourd'hui, ce qui ne permet que des généralités... et des préjugés.

    Un préjugé, celui de dire que notre mentalité, notre identité même, refuserait toute notion de service ?

    Qui doit chercher l'adhésion de la population au tourisme, par ce qu'ils disent et font... sinon les élus ? Et est-ce moi qui parle de « peuple de larbins » ou de « porteurs de bagages » ? Larbins, bien sûr, que nous ne voulons pas être, et bagages, bien sûr, que nous ne voulons pas porter. Quand nos élus parlent ce langage typique de l'antitourisme, nous avons, alors, le tourisme du « malgré nous » que nous avons. Ce qui conforte la population dans l'inintérêt ou l'hostilité qu'elle porte à ce tourisme sans grand étalement et sans grande dépense touristique.

    Vous leur rendez bien la monnaie de leur pièce à ces élus que vous qualifiez de paresseux et d'inopérants et qui voient le tourisme comme un mal nécessaire...

    Un mal nécessaire, c'est la définition la plus « raciste » du tourisme que je connaisse. Un tourisme d'« immigration » non consenti. Par une telle définition, le tourisme n'est pas un péché véniel, mais mortel. À écarter ou transformer. D'où « l'excuse » et « l'éthique ». Voir le Plan (dit) de développement de la Corse de 1993, écrit en pleine stagnation touristique. Voir le livre...

    Puisqu'on parle de planification, la Corse du tourisme fonctionnerait à vos yeux comme un ancien pays du bloc de l'Est...

    La politique y est reine. L'économie, chose soumise et subalterne. Oui, comme dans l'ancien bloc de l'Est.

    On a vu ce que cela a donné. Un bel exemple aujourd'hui : le service (dit) public de transport qui ne nomme même pas ce public qu'il transporte 8 fois sur 10, et qui le transporte 7 fois sur 10 entre juin et septembre. Ce public, c'est le touriste, pas le résidant. Et c'est ce système (de monopole) qui ne marche pas à Marseille que l'on veut aujourd'hui... transporter à Toulon (et demain à Paris-Roissy ?) pour remplacer un système de concurrence qui coûte 8 fois moins cher... quand il est aidé. Et cela, au nom de l'économie. Cherchez l'erreur.

    Quelle est la part de responsabilité du touriste que vous qualifiez d'utopique et d'égocentrique et du Corse « qui n'aime pas partager » ?

    La part du touriste y est nulle. Si la Corse n'en veut pas, il va ailleurs. La part, non pas du Corse mais de la Corse, est prépondérante. Si elle en veut, qu'elle se mette à son service. En mettant dans la « masse » touristique une « masse » de qualité. Elle en tirera alors encore bien plus de richesses et d'emplois.

    Parlons-en de l'emploi. Lorsqu'on regarde les dernières statistiques sur le chômage des jeunes, on se dit que le tourisme n'est plus vraiment le moteur de l'économie...

    Pépé ne sait pas tout ! Je ne connais pas ces dernières statistiques dont vous parlez. Mais une question : quel est alors, pour les jeunes dont vous parlez, le moteur de l'économie ? Je serais curieux de le savoir...

    Comment expliquer le racisme antitouriste ?

    Le manque de qualité dans la masse explique le racisme antitouriste. Masse inerte, masse informe. Formatons-la, vivifions-la. Ce n'est pas notre « touriste » qui manque de qualité, c'est notre « tourisme ». Celui que nous faisons. Donc, a contrario, faire du tourisme de Corse ce qui a été fait des vins de Corse. Qui parle de la « masse » des vins produits en Corse ? Mais là, il y a les locomotives. Elles s'appellent AOC. Ayons les multiples AOC du tourisme, dans la transversalité du tourisme qui est à la fois public, privé et associatif.

    Vous expliquez, en gros, qu'Ajaccio est tout sauf une cité touristique...

    Capitale administrative, elle l'est. Capitale touristique, elle l'a été et ne l'est plus depuis plus de 20 ans. Cité touristique, elle l'est encore, mais mal. La qualité touristique, ça se chiffre. Voyez Biarritz, voyez Ajaccio, voyez le livre. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. La réalité, elle se révèle à travers ces chiffres, pas à travers les mots. Mais rien n'est perdu. Voulons et travaillons.

    Au final, avec un bilan aussi accablant, comment expliquer qu'une moyenne de 90 000 touristes réside en Corse chaque jour ?

    C'est en effet la « ville touristique » de Corse, l'équivalent de 90 000 touristes-permanents chaque jour. Un tiers de la population résidante. Ils viennent « malgré nous ». Ils débarquent « en masse », parce que la Corse est un pays de détente et de dépaysement. Une Corse belle, une culture forte, des Corses accueillants. Mais oui, accueillants... individuellement. C'est le collectif qui manque. Et ils débarquent, avec, par an, 80 % des 185 millions d'euros d'aides pour leur transport (dit) public et 10 millions d'aides pour leur séjour public et privé.

    Cherchez, là aussi, l'erreur.

    D'ailleurs, vous suggérez qu'au lieu de donner des subventions pour financer des bateaux vides, on devrait creuser un tunnel à Vizzavona...

    Les bateaux vides ne profitent ni aux résidants ni aux touristes, puisqu'ils restent vides. Grâce à la subvention ou à cause de la subvention, posons la question. On ne parle pas des bateaux vides de Toulon mais de ceux de Marseille, pourquoi ? La subvention non liée au passager, c'est-à-dire 8 fois sur 10 au touriste, profite aux compagnies subventionnées pour leur mauvaise gestion, et qui sont et seront d'autant plus subventionnées qu'elles géreront plus mal. Le tunnel de Vizzavona, lui, profiterait aux touristes... et encore plus aux résidants. Pour une troisième fois, cherchez l'erreur.

    Vous qui jouez un rôle éminent dans la vie culturelle, vous ne vous dites pas, finalement, que vous avez en partie raté votre vie ?

    J'aurais pu avoir une autre vie en effet. Mais dans ma vie professionnelle, n'ai-je pas montré en étant, à ma manière, l'un des « hérauts » du tourisme, que le tourisme d'étalement et de dépense, ça pouvait et ça peut marcher en Corse ? D'autres comme moi l'ont fait. Faisons-le collectivement. Avec nos élus pour donner le cadre... et l'envie.

    Propos recueillis par Jean-Marc Raffaelli - Copyright Corse Matin - Publié le mardi 23 novembre 2010

     


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